En avril 2026, les électeurs béninois devront trancher entre deux visions de gouvernance : celle héritée de Boni Yayi et celle incarnée par Patrice Talon, réformateur dans la lignée de Nicéphore Soglo. Un choix déterminant pour l’avenir du pays. L’exercice qui attend les électeurs béninois en 2026 est loin d’être anodin : il s’agira de choisir le meilleur modèle de gouvernance, entre les héritages politiques de Patrice Talon et de Boni Yayi. Comme l’a déclaré le chef de l’État actuel : « J’ai allumé la flamme, il vous revient de faire bouger le Bénin. » Pour comprendre l’enjeu, un retour en arrière s’impose. Au sortir de la Conférence nationale, le Président Nicéphore Soglo avait lancé les bases d’un redressement économique solide. Brillant financier, il mit en place la plupart des lois structurantes qui régissent encore aujourd’hui l’économie et le commerce au Bénin. Mais son élan fut rapidement freiné par une classe politique revancharde, attachée à ses privilèges. Le retour au pouvoir de Mathieu Kérékou, cinq ans seulement après l’expérience Soglo, marqua un virage. Si les réformes tenaient bon, elles furent progressivement fragilisées par des manœuvres politiques : création de nouveaux riches via l’attribution d’agréments de parcs automobiles, de marchés publics et de passeports diplomatiques. Chaque vendredi, des millions de francs circulaient pour consolider des réseaux d’influence capables de prendre le contrôle du Parlement et de déconstruire, morceau par morceau, les acquis. Dans ce contexte, Boni Yayi, élu Président, se retrouva contraint de composer avec ces mêmes réseaux, au prix de compromis et de compromissions. Une situation qu’il évoque lui-même avec amertume. Puis vint Patrice Talon, « l’intrus qui connaît la maison ». En rompant avec ces pratiques et en érigeant de solides fortifications institutionnelles, il échappa au contrôle des gangs politiques traditionnels. Mais cette résistance suscita, depuis près de dix ans, rancunes et complots, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur. En 2026, le pays se retrouvera face à un choix clair : revenir au modèle Yayi, fait de concessions politiques, ou poursuivre avec le modèle Talon, réformateur assumé dans la continuité améliorée de Soglo. Un choix qui déterminera, pour longtemps, la trajectoire du Bénin.
Présidentielle 2026
Choisir son modèle

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