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Mariages précoces

Prison dorée ou piège à vie ?

Prison dorée ou piège à vie ?

Entre poids des traditions et drames silencieux, les mariages précoces continuent de priver des milliers de filles de leur enfance, de leur éducation et parfois même de leur santé. Derrière l’argument culturel, se cache un enjeu de droits humains et de développement que la société ne peut plus ignorer. Le mariage précoce, défini comme l’union d’un enfant avant l’âge de 18 ans, reste une réalité dans de nombreuses régions du monde, y compris en Afrique de l’Ouest. Selon l’UNICEF, une fille sur trois y est mariée avant sa majorité. Souvent justifiées par des traditions ancestrales ou des considérations économiques, ces unions ont pourtant des conséquences lourdes. Sur le plan éducatif, elles interrompent brutalement la scolarité des jeunes filles, réduisant leurs chances d’émancipation et de participation active à la vie économique. Sur le plan sanitaire, elles augmentent les risques de grossesses précoces, parfois mortelles, et d’expositions à des violences conjugales. Les défenseurs des traditions invoquent la préservation des valeurs culturelles, la protection de l’honneur familial ou encore la sécurité matérielle de la jeune fille. Mais face à ces arguments, les organisations de défense des droits humains rappellent que le mariage d’enfants est une violation flagrante des droits fondamentaux, et un frein au développement socio-économique. Plusieurs pays africains, dont le Bénin, ont déjà adopté des lois fixant l’âge minimum du mariage à 18 ans. Mais entre la loi et la pratique, l’écart reste immense. Le défi réside désormais dans la sensibilisation, l’éducation et l’application stricte des textes. La question demeure : faut-il continuer de tolérer une pratique qui, sous couvert de tradition, compromet l’avenir de tant de filles ? Ou bien rompre définitivement avec ce fléau pour bâtir une société plus juste et équitable ?

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