Actualités
+229 01 97 90 46 40

Sécurité routière au Bénin

Casques fantômes, vies en danger

Casques fantômes, vies en danger

Au Bénin, si le port du casque est inscrit dans la loi depuis plus de cinquante ans, la réalité sur les routes est inquiétante. Entre modèles vétustes, coques sans protection et simples “décorations” accrochées au guidon, de nombreux motocyclistes et passagers restent exposés à de graves traumatismes crâniens. Le port du casque pour les conducteurs et passagers de motocyclettes, vélomoteurs et autres engins à moteur thermique est obligatoire au Bénin depuis le Décret n°72-113 du 27 avril 1972. Le texte est clair : un casque homologué doit comporter une calotte rigide pour absorber l’impact et un système de suspension rembourré pour protéger le crâne. Malgré cet arsenal juridique renforcé par l’arrêté du 16 octobre 1979 et la relance stricte de l’obligation le 2 août 2014, la situation sur le terrain reste préoccupante. Dans les rues de Cotonou, Porto-Novo, Parakou et autres grandes villes, nombreux sont les conducteurs de taxi-motos appelés “zémidjans” qui proposent à leurs clients des casques hors d’usage : coques fendues, intérieur inexistant, sangles remplacées par des ficelles, ou simples casques décoratifs incapables d’absorber un choc. Les conséquences sont dramatiques. Les accidents de la route provoquent encore de nombreux traumatismes crâniens graves, parfois mortels. Une étude comparative menée en 2014 avait pourtant montré que l’application stricte de la loi avait augmenté le port du casque et réduit les blessures graves. Mais l’amélioration est vite rattrapée par un problème majeur : la qualité insuffisante des casques disponibles sur le marché. Protéger sa tête ne se limite pas à “porter quelque chose” sur le crâne. Un vrai casque, conçu selon les normes, peut sauver une vie. Les autorités sont appelées à redoubler de vigilance, non seulement sur le port obligatoire, mais surtout sur l’homologation et le contrôle de la qualité des casques en circulation. Car un casque fantôme, c’est une sécurité illusoire… et un risque bien réel.

Footer - L'Emblème du Jour