Le Bénin pleure régulièrement ses journalistes et artistes fauchés en pleine fleur de l’âge, souvent faute de moyens pour se soigner. Et si le président Patrice Talon prenait l’initiative de créer un fonds spécial pour soutenir la santé de ces acteurs clés de notre développement socioculturel ?
Ils s'appelaient journalistes, comédiens, musiciens, techniciens, animateurs culturels… Ils sont partis trop tôt, terrassés par des maladies souvent curables, s’ils avaient bénéficié d’un suivi médical régulier ou d’une prise en charge rapide. Le Bénin enregistre chaque année des pertes tragiques dans les milieux du journalisme et de la culture. Un phénomène qui devient alarmant, tant il met à nu la précarité sanitaire dans ces deux secteurs pourtant essentiels à la vitalité démocratique et identitaire du pays.
La réalité est simple : peu de journalistes ou d’artistes disposent d’une couverture santé digne de ce nom. L'absence de sécurité sociale adaptée, de fonds d'urgence, ou encore de structure d'accompagnement spécifique les rend vulnérables face à la maladie. Et lorsqu’un mal survient, c’est souvent la course aux dons, les appels à l'aide sur les réseaux sociaux, ou l’organisation de spectacles de solidarité… qui n'arrivent malheureusement pas toujours à temps.
À l’heure où le gouvernement du président Patrice Talon multiplie les réformes dans divers secteurs stratégiques, ne serait-il pas temps de penser à un fonds public pour la santé des journalistes et artistes ? Une initiative salutaire qui traduirait une réelle volonté politique de reconnaître le rôle de ces professions dans la construction nationale.
Un tel fonds pourrait, par exemple, être alimenté par une taxe légère sur les événements culturels majeurs, les productions audiovisuelles, ou encore à travers des partenariats avec des mutuelles, assurances et fondations. Il serait aussi l’occasion de structurer davantage ces professions souvent marquées par l’informel et l’isolement professionnel.
Certes, des efforts ont été amorcés ici et là : projets de mutuelles, regroupements professionnels, aides ponctuelles… Mais rien de durable et de systémique n’a encore été mis en place à l’échelle nationale. Pourtant, protéger ceux qui informent, dénoncent, éduquent et valorisent notre culture, c’est investir dans la résilience de notre démocratie et la transmission de notre patrimoine.
À travers ce cri du cœur, la presse et le monde de la culture lancent un appel solennel au Chef de l’État : M. le Président, les micros s’éteignent, les plumes se brisent, les voix s’évanouissent. Agissez maintenant.
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