Si les vacances sont synonymes de repos et d’évasion pour les jeunes, elles ouvrent aussi la voie à certaines dérives préoccupantes. De Cotonou à Parakou, en passant par Porto-Novo, le relâchement des mœurs et l’essor silencieux de la prostitution occasionnelle prennent de l’ampleur.
Période de relâchement scolaire, les vacances sont aussi celles de tous les risques pour une jeunesse livrée à elle-même. Entre désœuvrement, quête d’indépendance financière et pressions sociales, de nombreux jeunes, notamment des filles, se retrouvent dans des situations précaires et moralement discutables.
Si les « jobs de vacances » étaient autrefois perçus comme des occasions d’apprentissage ou d’initiation au monde professionnel, leur contenu évolue. De nombreuses jeunes filles, souvent recrutées comme serveuses dans des buvettes ou restaurants, deviennent parfois des appâts destinés à attirer les clients. Cette instrumentalisation subtile par certains promoteurs peu scrupuleux transforme ces lieux de détente en foyers de marchandisation déguisée.
Quand le travail saisonnier dérape
Les offres d’emplois saisonniers, déjà rares, sont désormais très convoitées, notamment par des demandeurs d’emploi plus qualifiés. Face à cette concurrence, certaines jeunes vacancières, en mal de revenus ou poussées par des circonstances familiales, glissent dangereusement vers la prostitution occasionnelle. Celles-ci, venues parfois d’autres villes ou de pays voisins, trouvent refuge chez des proches, tout en menant une double vie discrète.
Cotonou, particulièrement dans des quartiers comme Gbégamey, voit ses rues s’animer autrement à la tombée de la nuit. Des jeunes femmes y déambulent dans une quête silencieuse de clients, nouant parfois des « contrats » temporaires pour la durée des vacances.
Porto-Novo, Parakou : le même constat
Le phénomène ne se limite pas à la capitale économique. À Porto-Novo, le carrefour Y est devenu l’un des repères où s’observent les effets visibles de ce fléau. À Parakou, derrière certains repères urbains bien connus comme la pharmacie La Grâce ou aux abords de l’antenne régionale de la Haac, la réalité est tout aussi marquante. Les maisons de tolérance y voient affluer des femmes de tous âges, souvent en situation de précarité, pour qui le commerce du corps devient un ultime recours.
Une société interpellée
Cette dynamique interpelle autant les familles, les éducateurs, que les autorités locales et nationales. Il devient impératif de renforcer la sensibilisation, de promouvoir les valeurs morales et surtout de proposer aux jeunes des alternatives saines pendant les vacances : formations, activités culturelles, encadrements communautaires.
Au-delà de la désillusion, ces faits traduisent une lente dégradation du tissu social et exigent une réponse collective et responsable.
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